Apprentissage et dispositif "2+1"

L'apprentissage est une formation en alternance : il associe une formation chez un employeur et des enseignements dispensés dans un organisme de formation. Découvrez également le dispositif spécifique "2+1" de l'académie de Besançon.

L'apprentissage dans les académies de Besançon et Dijon

Dispositif académique "2+1"

Proposer aux apprenants préparant un baccalauréat professionnel, sous statut scolaire en classes de seconde et première, d’accéder à un contrat d’apprentissage pour la classe de terminale, en poursuivant leur cycle de formation au sein de leur établissement.

Le contrat d’apprentissage met en relation trois principaux acteurs :

  • l’apprenti,
  • le maître d’apprentissage (ou l’équipe tutorale),
  • l’équipe éducative de l’unité de formation par apprentissage.

L’apprenti

Devenir apprenti, c’est préparer un diplôme en alternance dans un centre de formation d’apprentis et chez un employeur. Le contrat d’apprentissage s’adresse à des personnes âgées de 15 à 30 ans, sauf cas particuliers (création d’entreprise, handicap). Il permet de préparer plus de 3 300 diplômes, du niveau V (CAP) au niveau I (master).

Comment devenir apprenti ?

Il faut postuler aux offres de contrats d’apprentissage puis être recruté afin de signer un contrat d’apprentissage. Dans le cadre du recrutement, le maître d’apprentissage sera le référent métier de l’apprenti.

Le contrat d’apprentissage

C’est un contrat de droit privé (art L6221-1 du code du travail). En cas de conflit dans l’exécution du contrat entre l’employeur et l’apprenti, le conseil des prud’hommes est la juridiction compétente. La durée du contrat varie entre 6 mois et 4 ans, et correspond au cycle de formation de l’apprenti. Le contrat d’apprentissage peut être interrompu unilatéralement pendant les 45 premiers jours de son exécution dans la structure d’accueil (loi 2015-994 du 17/08/2015).

La rémunération du contrat d’apprentissage

Elle est versée à l’apprenti en tenant compte de son âge et de la progression dans le ou les cycles de formation qu’il poursuit. Le salaire versé correspond à un pourcentage du Smic.

Le temps de travail

L’apprenti est tenu de respecter la durée légale du travail (35 h) et l’horaire collectif en vigueur au sein du service qui l’accueille. L’apprenti de moins de 18 ans ne peut pas travailler plus de 8 h par jour (35 h par semaine). L’apprenti majeur a droit à la récupération du temps de travail au même titre que les autres agents.

Les congés payés

Le calendrier scolaire ne s’applique pas aux apprentis. L’apprenti bénéficie des mêmes congés payés que l’ensemble des salariés, ainsi que des jours fériés et chômés. Il en est de même pour les congés pour évènements familiaux. Concernant les examens, les apprentis ont droit à un congé spécial de cinq jours ouvrables (congé intervenant dans le mois qui précède les épreuves de l’examen préparé).

Les congés maladie

L’apprenti doit informer l’employeur et le CFA dans les plus brefs délais, et adresser les volets de l’arrêt de travail établi par le médecin dans un délai de 48 heures.

La discipline

Le pouvoir disciplinaire relève de l’employeur qui peut, à ce titre, sanctionner tout comportement qu’il estime fautif (code du travail - art. L 1331-1 ; L 1332-2 et 3).

Profil des élèves concernés

Ce sont :

  • des élèves volontaires,
  • des élèves de terminale professionnelle qui échouent à une session de l’examen,
  • des élèves de première professionnelle qui pourraient décrocher en classe de terminale professionnelle ; ces derniers ne rencontrent pas forcément des difficultés scolaires.

Information et accompagnement

Les chefs d’établissement présentent l’expérimentation, ainsi que les procédures liées à l’orientation aux élèves, apprentis potentiels, ainsi qu’à leurs familles.

Le maître d’apprentissage

Motivé et disponible, il accompagne quotidiennement l’apprenti durant son parcours dans le service et assure le lien avec l’organisme de formation.

Un rôle central

Il est à la fois le responsable direct de l’apprenti, la personne de liaison avec le centre de formation et la personne en lien avec les services des ressources humaines de l’entreprise. Afin d’assurer sa fonction de "fil rouge" dans le parcours de l’apprenti, il est recommandé qu’il soit impliqué dans toutes les étapes, notamment :

  • le recrutement
  • l’avis avant le terme de la période d’essai
  • le conseil sur le projet professionnel de l’apprenti
  • l’évaluation des compétences acquises.

Un rôle à multiples facettes

Il prend en charge l’organisation et la coordination de la formation pratique dans l’établissement d’accueil et veille à ce que les missions confiées évoluent avec le rythme de formation de l’apprenti. Le maître d’apprentissage fait donc preuve d’adaptabilité et trouve un équilibre entre, d’un côté, les exigences des enseignements dispensés dans l’établissement de formation, et, de l’autre, celles liées à l’exercice pratique d’un métier.

Pilier du dispositif, le maître d’apprentissage est un ambassadeur de son service et de son métier, un encadrant qui définit les objectifs de l’apprenti, un acteur déterminant dans le processus de formation qui transmet les valeurs et la culture professionnelle en même temps que "les règles de l’art" du métier.

Comment devenir maître d’apprentissage ?

L’expérience et l’envie de transmettre un savoir-faire professionnel sont indispensables.
Le salarié doit présenter l’une ou l’autre des trois conditions suivantes :

  • être titulaire d’un diplôme ou d’un titre relevant du domaine professionnel correspondant à la finalité du diplôme ou du titre préparé par l’apprenti, et justifier de deux années d’exercice d’une activité professionnelle en relation avec la qualification visée par le diplôme ou le titre préparé
  • justifier de trois années d’exercice d’une activité professionnelle en relation avec la qualification visée par le diplôme ou le titre préparé
  • posséder une expérience professionnelle de trois ans en rapport avec le diplôme ou le titre préparé par l’apprenti.

Un maître d’apprentissage peut accueillir jusqu’à deux apprentis simultanément.

D’un point de vue pratique, que fait le maître d’apprentissage ?

Le maître d’apprentissage intègre l’apprenti en l’accueillant, lui faisant visiter le service et le présentant à la hiérarchie et à l’équipe, pour sa bonne intégration dans le service.
Il organise un travail formateur pour l’apprenti en s’informant du parcours de formation de l’apprenti et des résultats obtenus par ce dernier d’une part, et en préparant et planifiant les activités confiées en fonction de ses acquis et de sa progression d’autre part.
Il évalue l’apprenti en appréciant sa capacité à apprendre et à s’intégrer à une équipe, et en organisant à échéance régulière des moments d’échanges et de bilan sur les activités confiées. Enfin, il l’accompagne et le conseille en suivant et en ajustant son parcours, dans la découverte du métier et la construction de son projet professionnel.

Les qualités du maître d’apprentissage entre transmission et évaluation

Être maître d’apprentissage, c’est démontrer des qualités d’écoute, de communication et de pédagogie, d’organisation et de planification, d’adaptation et de remise en question des pratiques dans le but de faire acquérir de l’autonomie à l’apprenti. Le maître de stage doit aussi être en capacité à évaluer l’apprenti en faisant preuve d’objectivité et d’esprit d’analyse.

Le maître d’apprentissage est lui-même accompagné et soutenu :

  • par la hiérarchie et les services des ressources humaines pour lui permettre d’être écouté et conforté tout au long du processus, d’échanger lorsqu’il rencontre des difficultés, de bénéficier d’un aménagement de son temps de travail en vue d’exercer pleinement ses fonctions de maître d’apprentissage, de partager et porter ses projets en lien avec le tutorat.
  • par ses collègues : l’accueil de l’apprenti implique l’ensemble des membres d’une équipe, lesquels contribuent également à la transmission des compétences.

Le choix de constituer une équipe tutorale plutôt que de désigner un seul maître d’apprentissage peut se révéler une solution adaptée en vue de garantir la continuité du suivi de l’apprenti.

Pour quelles raisons être formé ?

Pour que le maître d’apprentissage puisse connaître l’environnement réglementaire de l’apprentissage et s’approprier les méthodes et outils pour accompagner efficacement l’apprenti tout au long de son parcours. Moment privilégié d’échange avec des professionnels de l’apprentissage et entre pairs, la formation permet le partage des bonnes pratiques, les retours d’expérience et l’acquisition de connaissances solides du dispositif. Le CFA académique est référencé dans ce cadre par la région.

Quelles reconnaissances pour le maître d’apprentissage ?

Être maître d’apprentissage représente l’occasion de transmettre des savoirs, de valoriser des qualités personnelles et de développer des compétences organisationnelles, relationnelles, pédagogiques. Par son aptitude à former un apprenti à un métier, à expliquer le mode de fonctionnement de son entreprise et à transmettre ses valeurs, le maître d’apprentissage démontre des qualités qu’il pourra ensuite valoriser dans le déroulement de sa carrière, dans le cadre d’une recherche de mobilité ou pour accéder à des responsabilités plus importantes. Cet investissement pourra également être valorisé dans le cadre des procédures d’avancement.

L’équipe éducative

Information et accompagnement

Dans chacun des établissements concernés, l’IEN référent, l’IEN de spécialité, l’IEN-IO et le CFA académique peuvent être sollicités par les équipes éducatives.

  • la présentation de l’expérimentation aux différents acteurs
  • l’identification des élèves volontaires
  • l’identification des professeurs volontaires
  • l’identification des entreprises d’accueil des PFMP où pourraient être signés des contrats d’apprentissage
  • l’élaboration du calendrier de l’alternance, avec la prise en compte de l’éventuelle mixité de public et de l’articulation entre les différents temps de formation (une partie en entreprise et une partie en établissement scolaire, comme c’est déjà le cas pour les PFMP)
  • la définition du nombre d’heures de cours en enseignement général et en enseignement professionnel (avec un complément horaire minimal de renforcement prévu pour les apprentis en enseignement général)
  • l’élaboration des progressions pédagogiques appropriées avec la mise en place d’une pédagogie de l’alternance (un savoir-faire des équipes existe du fait des PFMP actuelles et de certains départs décalés des deux groupes d’une même classe parfois) et l’utilisation du livret d’alternance du CFA académique
  • la mise en œuvre de l’accompagnement personnalisé (qui doit répondre aux besoins identifiés chez les apprenants), la mise en place de la différenciation pédagogique
  • l’organisation et la passation des évaluations certificatives
  • les éventuelles ruptures de contrat et leurs conséquences pour la formation des apprentis
  • la concertation des personnels.

Mise à jour : février 2023